Moniteur du marché immobilier Q2-2024 - Commentaire de la Banque Cantonale de Zoug

Au premier semestre 2024, le marché de l’immobilier résidentiel en Suisse a connu une évolution très dynamique. Le recul de l’inflation et la baisse des taux de la Banque nationale suisse (BNS) ont joué un rôle majeur dans cette évolution. Grâce à une croissance démographique soutenue, la demande de logements reste forte, tandis que l’offre continue de se raréfier. Nombre de logements occupés ont vu leur loyer augmenter et les prix des offres de location vont à nouveau sensiblement augmenter en 2024. Du point de vue des investisseurs, l’environnement actuel offre des opportunités.

Croissance, inflation
La croissance économique suisse s’est stabilisée à un niveau modéré au premier semestre. Dans ce contexte, le Groupe d’experts pour les prévisions conjoncturelles prévoit désormais une croissance du PIB de 1.2% pour 2024. Pour l’année à venir, une nouvelle normalisation conjoncturelle est attendue, avec une croissance estimée à 1.7%. On peut se réjouir du faible taux d’inflation par rapport à nos voisins européens. En mai, il s’élevait à 1.4%. La hausse de l’inflation de 0.3% par rapport au mois précédent s’explique notamment par l’augmentation des loyers.

Taux d’intérêt
Les prévisions d’inflation de la BNS de 1.3% pour 2024 et de 1.1% pour 2025 ont permis une nouvelle baisse du taux directeur de 0.25% à 1.25% en juin. La BNS poursuit ainsi le revirement des taux d’intérêt initié au printemps. La baisse des taux directeurs continuera à stimuler la demande de biens immobiliers en cours d’année grâce à un allégement des coûts de financement. Du point de vue des investisseurs, l’attractivité des placements immobiliers par rapport aux placements à taux fixe, tels que les obligations, s’en trouve renforcée. La perspective d’une évolution dynamique des prix des loyers devrait permettre d’attirer davantage de capitaux dans l’immobilier de placement que jusqu’à présent.

Facteurs structurels
L’immigration nette s’est certes quelque peu affaiblie par rapport à l’année record 2023, mais reste un moteur important de la demande immobilière. Concernant l’offre, l’activité de construction résidentielle n’est guère stimulée. Le nombre de demandes de permis de construire déposées pour des logements stagne à un niveau bas. Certes, la baisse des taux d’intérêt pourrait stimuler quelque peu l’activité de construction avec un certain retard, mais cela reste insuffisant pour surmonter le marasme structurel dans le secteur de la construction. L’offre de logements disponibles continue de se réduire. Selon une étude de Wüest Partner, il pourrait manquer plus de 50 000 logements en Suisse d’ici la fin de l’année 2026. Tant que l’immigration ne s’arrêtera pas, cette situation ne changera pas du fait de la stagnation de l’offre.

Perspectives
Après la période de hausse des loyers en avril, les locataires n’ont pas à craindre de nouvelles hausses des coûts du logement à court terme. En revanche, les loyers proposés devraient continuer à augmenter en raison de la pénurie de logements qui continue de s’accentuer. Dans cet environnement de marché, les perspectives pour le reste de l’année s’annoncent prometteuses pour les investisseurs et les investisseuses dans le secteur immobilier.